• Robert Antelme

    "On a pris l'exemple du camp parce qu'on y aura connu dans leur pureté la puissance du riche, sa morale, c'est-à-dire le mépris qu'implique cette puissance, les ressources et l'extrême limite de ce mépris ; les rêves qu'il fait surgir aussi chez l'oppresseur, leur réussite momentanée, l'échec définitif de ces rêves. Et aussi la situation du pauvre, et celle du prolétaire, le rêve du pauvre et le souci du prolétaire constamment mêlés.
    On aura découvert ou reconnu qu'il n'y a pas de différence de nature entre le régime "normal" d'exploitation de l'homme et celui des camps. Que le camp est simplement l'image nette de l'enfer plus ou moins voilé dans lequel vivent encore tant de peuples.
    Que la "morale" qui recouvre l'exploitation camoufle le mépris qui est le ressort réel de cette exploitation. Et qu'à partir de là, on ne pourra recevoir comme telles aucune morale, ni aucune valeur, si elles ne sont pas concrètement universalisables, c'est à dire, si l'on n'implique pas d'abord que les conditions de l'exploitation de l'homme par l'homme doivent disparaitre." Robert Antelme, « Pauvre-prolétaire-déporté  ».


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